Géographie
Charantonnay est une des 533 communes du département de l’Isère, située dans la partie nord du département dans les collines du Nord-Dauphiné, l’un des plus étendus et des plus variés de France.
Appelé aussi Bas-Dauphiné, cette région de plaines, collines et plateaux entre les pré-Alpes du Nord et le Rhône est une sorte de « piémont » formé par des dépôts lacustres ou marins d’âge tertiaire. Ces dépôts ou «molasse »ont été modelés par les glaciers quaternaires venus des Alpes.
La partie où se trouve Charantonnay présente un relief plus adouci que la partie Est (Terres froides) et Sud (Bonnevaux et Chambarand) . Le sol arable est souvent humide, les étangs et marais y sont nombreux comme les sources et fontaines. Les Balmes Viennoises à l’Ouest et la plaine de Lyon au Nord complètent les frontières naturelles de cette région.
Le village est idéalement proche des villes de Grenoble et Lyon d’une part et de Vienne et Bourgoin d’autre part. Ce survol donne une photorapide de l’environnement du village.
Un peu d'histoire
Il faut attendre le Haut Moyen-âge pour avoir un témoignage sur la présence d’un peuplement sur le sol de Charantonnay. En l’an 857, à l’époque carolingienne, une terre « Villa Charantunia » était voisine de la terre de St Georgii. (le nom de « villa » désignait un grand domaine agricole, héritage de l’époque gallo-romaine). Au 10ème siècle, on trouve Charantonacium, Charantunai, Charantongia et enfin Charantonnay. Elle était la propriété des seigneurs de Beauvoir de Marc, de St Georges d’Espéranche et de l’église de Vienne.
L’église était alors une simple chapelle vicariale. La vie du village était étroitement liée à l’histoire de la seigneurie de Beauvoir de Marc, qui fut du 11ème au 13ème siècle une des plus puissantes du Viennois. Au 12ème siècle, les moines cisterciens de l’Abbaye de Bonnevaux commencèrent à défricher et à mettre en valeur des terres agricoles.
Avant la révolution, Charantonnay formait une même paroisse avec Beauvoir, Moidieu, Estrablin, Royas, Mépin et Savas. Sa population était d’environ 700 âmes. Suite au remaniement administratif du Dauphiné à la Révolution en 1790, la paroisse de Charantonnay fut supprimée. Une partie est alors attribuée à Beauvoir de Marc, et l’autre à St Georges d’Espéranche. L’église fût également fermée.
C’est à partir de 1801 que les habitants de Charantonnay voulurent rétablir leur paroisse. Ce qui fut fait en 1840. Peu de temps après, les Charantonnois demandèrent la création de la commune de Charantonnay, invoquant le nombre d’habitant (800) et des problèmes de distance par rapport aux écoles et lieux de culte (la paroisse n’ayant pas de curé). La topographie, les rivières et étangs nombreux et sujets à des crues subites, rendaient les trajets pénibles surtout en hiver.
Malgré l’opposition des communes de Saint Georges d’Espéranche et de Beauvoir de Marc, « à force de patience, de démarches, de travail, Charantonnay parvint en 1875 à devenir commune »(devoir d’un écolier anonyme en 1884). Bien qu’à seulement 4 kilomètres de Saint Jean de Bournay, Charantonnay fut rattachée au canton d’Heyrieux à 15 kilomètres, le conseiller général d’Heyrieux ne voulant pas perdre des voix républicaines, rares en 1876.
Mais le partage des bois communaux entre la jeune commune de Charantonnay et la commune de Beauvoir de Marc ne se fit pas sans heurts. Les bois de Martel (30 hectares) et de Molèze (57 hectares) constituaient un domaine forestier, d’une importance économique capitale, situé à 4 km à vol d’oiseau du clocher de Beauvoir de Marc et à 2 km à vol d’oiseau de celui de Charantonnay. Les villageois en tiraient leurs bois de construction et de chauffage, nourrissaient les porcs avec les glands, et les châtaignes constituaient un aliment de base en automne et en hiver.
Le 1er octobre 1879, le maire de Charantonnay assignait son homologue de Beauvoir de Marc en justice, afin de récupérer sa part des bois communaux. C’est à l’issue d’une bataille juridique, âpre et acharnée, qui dura sept longues années que Charantonnay en octobre 1885, récupéra 100 hectares de bois dans la forêt de Molèze. Beauvoir de Marc garda tout de même la propriété de certaines parcelles.
Au milieu des années 1950, Charantonnay était encore une commune rurale, dont la majeure partie des activités tournait autour de l’agriculture, avec 2 moulins en activité et des forêts fournissant le bois de chauffe des particuliers et des bâtiments publics. Le développement de Lyon, Vienne, Bourgoin-Jallieu, ainsi que la création des villes nouvelles Villefontaine, Saint Quentin Fallavier et l’Isle d’Abeau ont créé des pôles d’emplois importants, modifiant l’équilibre socio-professionnel de la région. L’urbanisation quoique régulière restait lentee et la population était majoritairement originaire de Charantonnay.
A partir des années 60, les constructions furent plus nombreuses. Etablies en lotissement ou isolées, elles entrainèrent un »mitage » du territoire. Le besoin en infrastructures, écoles, crèches, stade, transports, assainissement, éclairage public, augmenta et utilisa également de l’espace.
Dans les années 1990, de plus en plus de citadins s’installèrent à Charantonnay, village rural proche de grandes agglomérations. Puis, le « boom » immobilier de ces dernières années, a accentué ce phénomène, des prix accessibles avec un cadre de vie agréable attirant de nouveaux arrivants.
Les plans d’occupation des sols ne se préoccupaient pas d’une nature omniprésente et que l’homme désirait maitriser. Les zones constructibles et les terres agricoles ont empiétées sur les zones humides, les bois ; des terres agricoles de qualité ont été vendues pour la construction ; les corridors biologiques furent ignorés et le territoire fragmenté. Situation qu’il faut aujourd’hui gérer.